L'intrigue se noue dans un village de montagne au début des années 60, pas très loin de la capitale mais totalement à l'écart de son agitation.
Un étudiant parti pour une randonnée de quelques jours échoue dans un sanctuaire abandonné, au bord d'un torrent, prisonnier d'une étrange relation amoureuse. Une jeune femme lui demande de jouer le rôle de mendiant-fossoyeur et de passeur de morts pour sa grand-mère agonisante.
Dans cette fiction moderne, l'auteur ressuscite d'antiques usages. L'histoire d'amour n'est pas seulement celle de deux individus : se profile toujours derrière le couple la présence d'une force collective, le village, qu'on ne voit jamais, tandis que le torrent menaçant l'autre rive, domaine des trépassés, est omniprésent.
Il émane de ce roman acide et ironique une impression d'angoisse diffuse et d'érotisme persistant, qui dénotent à l'extrême l'ambiguïté du sacré au Japon