Publié chez Rocher, 197 pages
ISBN 9782268051895
Le 22 novembre 2002, j'ai eu soixante ans. Le besoin de disparaître a été plus fort que tout. En m'éloignant de la maison, j'aurais voulu effacer de ma mémoire l'amour et le sentiment maternel. Tout ce qui a gouverné ma vie, raflé mon temps. Oublier aussi les livres que j'ai écrits. Oublier les jours, les années à aimer, écrire, veiller comme la sentinelle que je n'ai jamais cessé d'être. Comment retrouver la clé d'un royaume perdu ? Il suffit d'une chambre de hasard, de la flamme d'une chandelle, d'un chagrin vieux comme le monde. Ecrire devient le dernier refuge. Le dernier lien. Vieillir. Ecrire. C'est pareil. C'est ramasser le petit bois mort de la vie pour en faire un livre. Mais le livre le plus lumineux, ne serait-ce pas celui dont on laisse les mots défiler sous nos paupières et qu'on n'écrira jamais ?